Le Boston Globe (journal)

[Pete arrive au Boston Globe]

La dame chargée de l'accueil, plutôt attirante, mais avec des lunettes trop grandes qui ne l'arrangent guère et un chignon trop strict parfaitement accordé avec ses lèvres tirées vers le bas, ne semble guère en bonnes grâces aujourd'hui. Elle fait mine de brasser de la paperasse puis lève un regard peu amène à l'attention de Pete, et le jauge en un rapide mouvement d'oeil.

[HRP : test d'apparence]

- Eh bien ! Qu'est-ce que vous voulez ? Vous n'allez pas rester planté là toute la journée ? Ca vous dépasse peut-être mais il y en a qui ont du travail ici ! Si vous en cherchez un, vous n'êtes pas à la bonne adresse.

Sentant la colère monter en lui bien que le moment ne fut pas très opportun pour laisser celle-ci éclater, Pete fit un gros effort sur lui-même et parvint tant bien que mal à la contenir.
Il tapa donc du poing sur la table de façon violente, et l'intensité du bruit qui émana du bureau de la secrétaire attestait de la force déployée par Pete .
Puis, comme si de rien était, conscient qu'il avait été un peu loin dans sa tentative d'intimidation, il s'adressa à la secrétaire du ton le plus mielleux dont il était capable.
- Bonjour Madame, je me présente, Pete Blake, libraire dans une petite ville proche de Boston. J'aimerais, s'il vous plaît avoir accès aux archives de votre journal. J'ai en effet besoin de recueillir des informations relatives à des personnes aujourd'hui défuntes. Que dois-je faire pour cela ?
Pete y alla de son plus beau sourire, ce qui lui demanda un effort considérable compte tenu l'air peu enjoué de son interlocutrice et de son entrée en matière pour le moins indélicate.

Toujours aussi revêche, la femme se saisit d'un stylo, puis, comme à regret de ne pouvoir le planter en plein coeur de Pete, pointe simplement son bout en direction d'un escalier descendant.

Tel un vieil ours mal léché, Pete grommela quelques noms d'oiseaux en direction de la secrétaire sans équivoque quant à ce que celle-ci lui inspirait, puis il se dirigea vers l'escalier qu'elle lui avait indiqué. L'escalier en question, en colimaçon, semblait plutôt long et formé de hautes marches. Avant de s'y engager et d'entamer la première marche, Pete réfléchit quelques instants sur sa réelle motivation et sur ses chances d'arriver en bas, compte tenu des vives douleurs que sa jambe blessée lui procurait depuis quelques semaines. Finalement, il se résolut à emprunter l'escalier, mais foi de Pete, ses efforts ne seraient pas vains et l'aideraient à en savoir davantage sur Cornwallis et/ou sur le baron Hauptmann.
Finalement, bien que cela lui prit le double du temps habituellement nécessaire à une personne valide, Pete réussit tant bien que mal à gagner le niveau inférieur...

Au bas de l'escalier, Pete découvrit une porte ouverte donnant sur une grande salle où les archives étaient rigoureusement classées, bien que la masse phénoménale des journaux portés par de simples étagères en bois semblait tenir miraculeusement la gravité en échec. Un adolescent visiblement amateur de bonne chaire jouant tout seul au mikado sur sa petite table bancale tenait lieu de gardien des archives.
- Oh bonjour m'sieur ! Si vous cherchez quelque chose en particulier, je vous laisse faire, parce que moi, j'y comprends pas grand-chose à leur classement.

Après une heure et demie de recherche active, Pete finit par dégoter un article du 16 novembre 1891 mentionnant le nom de Cornwallis : il y est rapporté qu'un violeur de sépultures a été arrêté par la police au All Heart's Cemetery alors qu'il tentait de pénetrer dans un caveau appartenant à la famille Cornwallis. La police soutient que le mobile est le vol en dépit de ce que prétend le coupable. Ce dernier, qui a tenté de retourner le corps du Dr Ambrose Cornwallis sur le ventre, prétend que le docteur, récemment décédé, était un sorcier.

En revanche, Pete ne trouva rien concernant le baron Hauptmann.

- Si vous avez fini m'sieur, ça m'arrangerait bien, j'ai fini ma matinée.

- C'est bon, fiston, c'est bon, je me tire, je vais t' foutre la paix, t'inquiète pas !
Sur ces mots, Pete griffonna les informations recueillies sur un bout de papier chiffonné qu'il plaça dans sa poche gauche.

*Maintenant, au commissariat, puis il sera temps de reprendre contact avec les collègues, notamment cette fillette de Dave*, songea Pete, pensif.

[Pete va au commissariat]