On appelle Mythe de Cthulhu un ensemble colossal de nouvelles et de romans (plusieurs milliers) et de films, créé par de très nombreux auteurs, et qui sont directement inspirés de quelques nouvelles de Lovecraft. Y sont développés des centaines de créatures imaginaires, Grands Anciens, Dieux Extérieurs, ou Serviteurs, que certains s'amusent à cataloguer rigoureusement.
Je vous présente ici les nouvelles considérées comme la pierre angulaire de ce fameux Mythe. Je ne vous dévoile rien, j'essaie juste de mettre en valeur l'intérêt de chaque histoire (pour vous donner envie de les lire ^^)
L'Appel de Cthulhu : La plus connue. C'est le mythe du Léviathan revisité, l'angoisse d'une apocalypse annoncée mais qui n'a rien de salvatrice. La montée de la tension est remarquable, et très loin des films catastrophes d'aujourd'hui : elle est ici presque intimiste, et décomposée en multiples petits élèments troublants et cachés.
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L'Abomination de Dunwich : Encore un mythe religieux déformé et rendu très malsain : celui de l'immaculée conception. A nouveau on est loin des clichés : rien de glorieux chez les personnages qui ne sont que des ploucs crasseux et difformes qui fricottent avec la magie noire. Wilbur, le "héros" de l'histoire, est l'un des meilleurs personnages lovecraftiens (n'est-ce pas Manu ?)
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Le Cauchemar d'Innsmouth : Horrible histoire d'un homme qui se retrouve piégé dans un village... pas banal. Il n'y a pas plus agoraphobe comme nouvelle, et quand on est bien dedans, elle est éprouvante à lire.
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La Couleur tombée du ciel : La préférée des critiques intellos, considérée par eux comme la meilleure. C'est l'angoisse du temps qui passe, imagée, poétique et violente à la fois.
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L'Affaire Charles Dexter Ward : Le gros morceau de Lovecraft. Très longue nouvelle (plutôt un petit roman) qui décrit les moeurs pas nettes d'un sorcier pas chouette. Zero humour, descriptions implacables, personnage malsain, références aux Grands Anciens, à la magie noire, un excellent résumé du Mythe à elle seule.
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Les montagnes hallucinées : Lovecraft a décidé de donner dans la nouvelle à caractère scientifique. Une multitude de descriptions pointilleuses et un rythme très lent ont souvent fait considérer cette nouvelle comme l'une des moins passionnantes, mais quand on l'a finie, on se dit qu'elle calme bien quand même. HPL nous amène tranquillement à des constats vertigineux.
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La maison de la sorcière : Cauchemardesque ! Lovecraft se lâche complètement. C'est violent et perturbant. J'ai rarement lu quelque chose qui s'assume à ce point. Et en plus l'idée sous-jacente est remarquable : la science, la magie et les Dieux ne sont qu'un. Une pépite (ma préférée je pense).
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Dans l'abîme du temps : Je ne peux rien dire sans dévoiler l'intrigue, mais c'est fou d'avoir imaginé ça à l'époque.
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Celui qui chuchottait dans les ténèbres : Pas lue (la honte !)
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Dagon : La première histoire du Mythe. Un scénario minimaliste, mais des descriptions bizarres. Souvent considérée comme le brouillon de l'Appel de Cthulhu
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